Nuits blanches
Des heures aveugles dans le noir de nos nuits blanches, pendant lesquelles nous faisons une course contre la lumière. Du jour ou de nous deux, c’est à qui se lèvera le premier, alors pour gagner, mon cosmonaute et moi ne nous couchons pas.
Vite, on se touche.
Vite, on se caresse.
Le ciel est noir et on s’embrasse sous la lune. Ses mains me brûlent comme en plein jour, elles me cherchent et trouvent les miennes. L’obscurité ne bouge pas, elle nous observe.
Enhardies par le silence, les mains caressent et voyagent sur les peaux, les miennes se perdent dans le noir de ses cheveux.
Du noir et des soupirs, si on ouvrait les yeux, on remarquerait que la lune est légèrement descendue. Mais les amants sont étourdis, saoûls, ils sont sourds, ils sont aveugles à tout ce qui n’est pas eux, ils pensent que le monde se compte à deux.
Deux corps en fusion et une étincelle qui jaillit. Le noir perd ses couleurs pendant que les amants plongent dans le feu. Le ciel devient bleu profond, le jour n’est plus si loin.
Vite, on se touche.
Vite, on se caresse.
L’aube se rapproche, elle gagne du terrain.
Les corps se serrent pour ne pas laisser d’espace entre eux.
La pièce s’éclaircit, le jour frappe à la fenêtre, de plus en plus vite, de plus en plus fort.
Ils se noient l’un dans l’autre, de plus en plus vite, de plus en plus fort.
La rue résonne des premiers bruits du petit matin.
Vite, on court devant en emportant le plaisir comme un objet volé.
Et un énorme merci à Zoé de m'avoir autorisée à reproduire sa si belle illustration pour ce billet.
(c) Zoe/ Agence L'un & l'autre - Tous Droits Réservés.
N'hésitez pas à aller faire un tour sur son site: