Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La vie dans mon quartier de lune
25 mars 2012

Changement d'heure

chgt heure zoomarLaissez-moi vous parler du changement d’heure. Cette saloperie de changement d’heure. Je sais pas vous, mais moi, quand j’étais petite, qu’est-ce qu’on a pu me farcir la tête de nuits réparatrices et pourquoi je ne pouvais pas regarder les Cinq Dernières Minutes avec les grands parce que pour devenir une belle jeune fille pleine de vie, il me fallait 10 heures de sommeil par nuit et de la soupe aux légumes. Foutaises, mes enfants, foutaises ! Passez outre les discours des médecins sur l’intérêt d’un rythme de vie régulier, avec un service minimum en matière d’oreiller, et penchez-vous deux minutes sur le changement d’heure qu’on nous inflige si gaillardement deux fois par an, plus souvent que la visite du Père Noël, donc. Je vais vous le dire comment je le vis, le changement d’heure, moi : mal.
Mise en situation :
En hiver, « On » (oui parce qu’à ce jour, je ne sais toujours pas qui a eu l’idée lumineuse de faire reculer ou avancer d’une heure toutes les montres de la planète sans aucune raison valable, juste comme ça, pour le plaisir d’enquiquiner un maximum de gens et voir combien de pauvres péquins à la ramasse auront un infarctus le lundi matin parce qu’ils ont oublié de se réveiller en pleine nuit pour déplacer la petite aiguille sur le 3 au lieu du 2 et essaieront d’enfiler leur bol de café pendant qu’ils boivent leur cravate histoire d’avoir une chance d’arriver au travail à l’heure – celle d’été, donc.) Je reprends : en hiver, « On » nous fait miroiter une heure de sommeil en plus. C’est bien. Tout le monde est au courant, la godiche de la météo, celle qui est toujours habillée comme un sac, le serine trois fois par minute. Sauf que mon corps, lui, il ne le sait pas, il va donc se réveiller à six heures du matin, et croyez-moi, à six heures du matin, quand on a une heure à tuer, il n’y a pas grand-chose à faire. Je ne connais pas grand-monde qui se dise, « tiens, six heures du matin, j’ai une heure pour moi, moi qui n’ai jamais le temps, c’est providentiel, je vais justement me faire un masque au concombre et me prendre un bon bain aux huiles essentielles de cardamome. » A six heures du matin, le masque au concombre, oubliez.
En été, « On », toujours, argumente au contraire que la journée a rallongé, qu’on peut profiter de ses soirées. Ah ah. Le 25 mars à huit heures du soir, il fait noir et on y voit à peu près aussi clair que moi quand je mets les lunettes de ma grand-mère qui est presbyte alors que je suis myope. Pour le barbecue que nous accorde généreusement cette heure tombée du ciel comme la canette de Coca dans le film, « On » repassera.
Tout ça, c’est de la théorie. Laissez-moi vous envoyer de la pratique là-dedans, comme un chien dans un jeu de quilles. En pratique, voici ma journée :
Dimanche matin, je me réveille à 9h, puis je prends conscience qu’il est en fait 10 heures. J’émerge, je prends mon petit-déjeuner, et la minute d’après, il est onze heures. J’oscille entre l’indignation d’avoir vu ma matinée passer à grande vitesse sans desservir ma gare, et la culpabilité toute judéo-chrétienne de ne rien avoir effectué de productif, encore un matin pour rien comme dirait l’autre.
A midi trente, il est en fait 13h30 mais je n’ai pas faim parce que j’ai pris mon petit-déjeuner à 11h, à cause du changement d’heure. A 16h, je me dis qu’il faudrait travailler un peu pour balayer les dernières urgences professionnelles et commencer la semaine sereinement, sauf que le soleil dehors me crie qu’il n’est que 15h et que techniquement, c’est toujours la pause-déjeuner. Pas moyen de résister à un appel au crime aussi tentant, Chat et moi jouons à lequel de nous deux imite le mieux le lézard. Chat gagne, des années d’entraînement, pensez donc. A 18h30, mon estomac me grogne qu’il est l’heure de goûter mais la pendule me fait les gros yeux à la façon de ma mère « Si tu grignotes maintenant, tu n’auras plus faim au dîner ! ». A 19h, découragée par la lumière solaire qui ne m’encourage pas à me replier derrière mon ordinateur, et par mon horloge biologique qui me crie que c’est une arnaque il n’est que 18h, je n’ai toujours pas commencé à bosser et j’intègre petit à petit l’idée que je ne travaillerais peut-être pas de la journée. A 20h30, complètement déboussolée par ma journée qui a disparu comme le génie de la lampe magique quand on a épuisé ses vœux, je décide de soumettre une plainte officielle à « On » et de consacrer ma note de blog à ce fléau universel qu’est le changement d’heure. Dans six mois, je m’arrangerai pour être dans l’avion au-dessus de l’Australie au moment de changer d’heure, histoire de compliquer les choses avec un changement de date. Je suis curieuse de voir ce que mon téléphone portable à réglage horaire automatique donnera en caméléon.

 

Photo (c) Zoomar

Publicité
Publicité
Commentaires
M
😂<br /> <br /> ⌚️🔫
Répondre
La vie dans mon quartier de lune
Publicité
Archives
La vie dans mon quartier de lune
Derniers commentaires
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 41 016
Publicité