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La vie dans mon quartier de lune
31 mars 2012

Dilemme capillaire

Nouk sophiaUn beau matin, sans crier gare, on se redresse d’un bond dans son lit et on décrète qu’on ne peut plus supporter ses cheveux. Ca marche aussi si on crie quand même gare, mais je ne vois pas bien en quoi la contribution de la SNCF peut être essentielle à ce post, alors je vais m’intéresser plutôt aux individus qui se sont redressés sans crier gare, je gère mieux (en plus, mon train était encore en retard hier, alors si la SNCF pouvait respecter le périmètre de mon blog, ce serait au moins une zone de ma vie privée qui ne serait pas sens dessus-dessous à cause des chemins de fer nationaux.)
Les cheveux, donc. Mes cheveux. Rassure-toi, cher lecteur plein d’effroi, je ne compte pas t’infliger une énième pub-à-slogan-tellement-débile-qu’on-en-pleure-de-consternation-devant-sa-télé, je voudrais juste te sensibiliser à ce problème épineux de la détresse capilllllicole (merci monsieur Desproges). Une femme se met au lit le soir, confiante en l’avenir, elle s’endort. Le matin, ses cheveux lui sont devenus insupportables. Va savoir ce qu’il a bien pu se passer pendant ces quelques heures de sommeil bienheureux, toujours est-il que notre brave dame se dit que c’est plus possible, elle ne ressemble plus à rien, et ne nous voilons pas le cuir chevelu, toute la faute en revient à ses cheveux. Elle décide donc d’aller chez le coiffeur (Permettez-moi de continuer à employer la troisième personne – ça ne m’est pas arrivé à moi mais à une copine).  Sauf que ce jour-là, pas de chance, son agenda affiche complet, entre un déjeuner avec les copines et l’expérimentation du cake aux olives sans olives, pas moyen d’aller se baguenauder chez le coiffeur pour parler de la météo – fort joviale, au demeurant, la météo. Avec cette sage pensée néanmoins complètement hors de propos, notre handicapée capillaire (bon d’accord, moi) se dit qu’elle n’est plus à un jour près, et que supporter ses cheveux en l’état jusqu’au lendemain ne fera pas grande différence. Hélas hélas, trois fois hélas, chère naïve, cette journée s’avèrera cruciale dans l’univers du cheveu en général et de ma tignasse en particulier. Pendant ces 24h de délai, et alors que la décision de remédier à ce désordre crânien est arrêtée sans discussion possible, v’là-t-y pas que mes cheveux se mettent à boucler de façon tout à fait esthétique et aérienne, qu’ils adoptent une vague parfaite qui épouse à merveille l’ovale de mon visage, comme on dit dans les contes, et que je me retrouve donc avec la coupe de cheveux dont j’ai toujours rêvé sans jamais flirter de si près avec la perfection. Le drame. Indécision. Dilemme. Je m’observe dans le miroir de la salle de bain. Je me tourne. Je me retourne. Je me visse un bonnet de bain sur la tête, puis l’enlève d’une main tremblante, rien n’y fait : mes cheveux reprennent grâcieusement ce mouvement qui leur va si bien. Dix minutes de brossage intensif ne servent qu’à les faire briller plus intensément qu’une couscoussière en inox sous deux litres de Cif.
Je déclare alors forfait, j’annule mon rendez-vous de coiffeur de l’après-midi. Je ne peux pas me résoudre à donner des coups de cisaille dans un si bel ouvrage naturel. Bien décidée à conserver ce privilège divin, je sors l’artillerie lourde à grands renforts de cire et de bouteille de laque.
Grossière erreur, bien entendu. C’est au moment de raccrocher le téléphone après avoir annulé le rendez-vous de coiffeur que la première boucle tombe et que j’entrevois un début de ressemblance avec le personnage principal du Magicien d’Oz. Pas Dorothy, l’Epouvantail.  

 

Photo (c) Nouk Sopha

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