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La vie dans mon quartier de lune
7 juillet 2014

Le syndrome "petite pétasse"

Je m'apprête à écrire un article qui va me catapulter d'office dans le monde des vieux, des réacs, des rabat-joie, mais tant pis, je prends le risque, il faut que quelqu'un s'élève enfin contre ce phénomène moderne insupportable qu'est la petite pétasse.

J'en parle parce que je ne sais pas si ce sont les grandes vacances qui veulent ça ou bien s'il y a eu un lâcher de petites pétasses sur mon périmètre, mais ma journée a été infestée de petites pétasses. On comprendra que j'aie besoin d'en parler pour évacuer la souffrance psychologique ainsi causée.

La petite pétasse est une espèce en voie d'apparition, depuis les années 2000. Elle a une quinzaine, vingtaine d'années tout au plus, sachant qu'elle atteint sa matûrité pétassière autour de 12 ou 13 ans. A un âge auquel, rappelons-le, ma génération lisait encore le Club des Cinq en jouant à l'élastique dans la cour du collège.

Physiquement, elle est reconnaissable au premier coup d'oeil. Pas besoin d'avoir fait Centrale pour diagnostiquer un cas de pétasserie avancé. Elle se déplace en troupeau de 4 à 5 individus minimum, mâche du chewing-gum vulgairement et glousse à intervalles réguliers. Elle a les cheveux longs et artistiquement ouvragés en coiffure sauvageonne de Fort-Boyard (référence qu'elle est bien trop jeune pour connaître et qui la ferait changer de mode illico si elle apprenait avec horreur le lien tracé entre sa hype-attitude et un personnage de jeu télévisé des années 90), se maquille comme une voiture volée et trébuche sur des talons plus hauts que la liste des années sur sa carte d'identité.  Côté vestimentaire, elle affectionne tout ce qui brille sans être de l'or, et toutes les matières synthétiques en général, avec une préférence affichée pour le lycra. Lequel lycra ne lui rend pas du tout son affection, la moulant dans des collants et des mini-shorts qui jettent ses rondeurs hamburgurées à la face du monde.

Parce que la petite pétasse, en bon produit de notre société moderne, n'a pas un régime alimentaire très équilibré, la faute à la campagne, trop out, trop relou, trop pas, les légumes zyva! c'est quoi une aubergine, c'est la femme de l'aubergiste, ou quoi?

Lecteur, si tu as un doute en croyant reconnaître un spécimen, un conseil: cherche le rose. Un objet rose constitue la seule concession de la petite pétasse à son jeune âge. Sous ses collants à paillettes et son sweat à capuche gris clair, se cache forcément un t-shirt rose. Si le t-shirt est noir, c'est que la petite pétasse est un peu plus âgée que tu ne le pensais - mais c'est bien une pétasse quand même. Autre détail incontournable: elle vit greffée à son téléphone portable (je dis bien greffée à son téléphone, et non l'inverse, parce qu'avec le temps, c'est elle qui est devenue une annexe de son smartphone - sans sa calculatrice, elle ne sait plus compter, sans son correcteur orthographique, elle ne sait plus écrire), auquel pendouillent des personnages en plastique Hello Kitty minuscules.

Je ne parlerai pas, ici, du langage de la petite pétasse, qui vaut bien un article en soi, parce que j'en ai eu tellement d'échantillons aujourd'hui que mes oreilles sont en salle de réanimation.

Ce qui m'inquiète, vois-tu lecteur, dans tout ça, c'est que la petite pétasse a colonisé nos écoles et nos collèges. Qu'elle se présente en version racaille ou en version 16ème arrondissement, son encéphalogramme moribond provoque les mêmes sursauts de douleur chez les non-pétassisants dont j'ose espérer faire partie. J'en chéris d'autant plus les petites filles de 8 ans qui dessinent des princesses en me racontant comment elles s'appellent, celles de 4 ans qui me déposent un livre dans les mains avant de grimper sur mes genoux pour que je le leur lise, et les adolescents de 13 ans-mais-bientôt-14 qui écrivent des textes lunaires et subtils sur les blogs de leurs amis. Ceux-là font partie de mon monde, et puissent ce monde et celui des petites pétasses ne jamais se croiser.

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Commentaires
C
Ouh la! Du calme, les fauves! Relisez Desproges, "On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui!" :-)
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B
Un peu du mal avec ce billet où l'humour ne me saute pas aux yeux non plus. <br /> <br /> D'accord avec Etienne ; restons tolérants et ouverts, je suis sûre que ces jeunes ont aussi quelque chose de "bon" et de positif. Et puis, laissons leur la possibilité d'évoluer et de changer en grandissant.
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L
Etienne,<br /> <br /> Je pense, pour avoir participé, que l'humour est très nettement en avant des propos. Bien sûr que tout le monde est conscient de l'environnement publicitaire, sociétal etc.... Bien sûr qu'il ne s'agit pas de stigmatiser. Tout comme si l'on disait que tous les politiques sont avides de pouvoir ou les sportifs d'argent bien au delà des valeurs qu'ils devraient représenter... Allons, allons... <br /> <br /> Par contre ta réaction est très humaniste et c'est tout à ton honneur.
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E
Désolé, je suis choqué par la violence des termes que vous utilisez toutes et tous et par le phénomène sociologique que vous reproduisez: Quelqu 'un stigmatise volontairement ou pas une catégorie de personnes et on monte on monte ds la violence des propos...j'appelle cela le syndrome Rom. Je ne suis pas d'accord, pas dut tout ! Même si ces ado qui cherchent leur identité et qui sont probablement victime de leur éducation m'insupportent parfois. Peace mes soeurs et mes frères peace !!!
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C
... sauf bien sûr, si on part en vacances dans un endroit infesté de petites pétasses! Bon. Voyons le bon côté des choses, ça nous permettrait au moins de commencer une collection déclinée en plusieurs titres: "Les petites pétasses à la plage", "les petites pétasses prennent le train", "les petites pétasses cuisinent", façon Martine.
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