Oui-Oui et le Carnaval

Je  m’étais promis de ne pas commenter l’affiche que j’ai vue dans le métro pendant trois bons mois cet hiver : « Oui-Oui et le Carnaval ». C’était une cible trop facile. Et puis une de ces affiches s’est attardée sur le mur d’un métro par lequel je suis passée ce weekend, et ce fut en quelque sorte l’affiche qui fit déborder le blog.

Suis-je donc la seule à m’interroger sur cette promesse joyeuse et colorée, « Oui-Oui et le Carnaval » ? Quelle case il coche, le spectacle, quand il remplit sa fiche d’état civil pour renouveler son passeport : théâtre, concert, patinage artistique, cirque …. ? Est-ce qu’il y a une intrigue, genre c’est le nain Potiron dans la bibliothèque avec la clé anglaise (tant que c’est pas avec la bonne, vous me direz….), comment ça se passe ?

Notez que je n’ai rien contre le spectacle. Moi, Oui-Oui, je l’adore, c’était mon héros quand j’avais 5 ans et demi. Simplement, c’est pas franchement le type que je vois se lever dans le RER en assenant « Laisse-la tranquille ou je te  mets la tête au carré ! » d’une voix menaçante quand je me fais houspiller par une racaille. En même temps, ce n’est pas non plus le genre de choses qu’on doit lui demander au carnaval, j’imagine.

Ce qui me ramène à ma question initiale : qu’est-ce qu’il peut bien se passer pendant une heure trente à l’Olympia entre Oui-Oui et le public ? Si c’est un carnaval, est-ce que les spectateurs ont été prévenus par carton d’invitation qu’il fallait venir costumés, et dans ce cas, ont-ils tous été informés du thème ? J’aime la couleur et l’allégresse, là n’est pas la question, mais Miniville n’est pas, à la base, un univers particulièrement monochrome, alors les déguisements des spectateurs par là-dessus, je me demande si ça ne va pas faire un peu criard. C’est le gars de la régie de l’Olympia qui va être content, pour une fois qu’il va pouvoir respecter les nouvelles normes d’économie d’énergie.

Bon en même temps, ça ne me regarde pas, hein. Ils font bien ce qu’ils veulent, n’empêche que cette affiche interpelle vigoureusement mon sens critique sociologique. Finalement, Oui-Oui pourrait être la figure emblématique de la femme 2.0 : il faut qu’il apprenne à dire non.

Dessin (c) le très talentueux Bruno Issaly - Tous droits Réservés