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La vie dans mon quartier de lune
27 septembre 2012

La personnalisation des toilettes

ou-est-charlie-

J’ai confié la déco de mon appart à ma sœur, qui a un goût plus sûr que le mien en matière de décoration d’intérieur. Pour vous donner une idée de l’étendue des dégâts, je suis capable de tapisser tout mon salon avec un papier peint à grosses rayures horizontales, celles qui grossissent, selon Obélix.

Pour être une béotienne en déco, je n’en suis pas moins à la page, et le principe du home staging n’a plus aucun secret pour moi depuis que je passe mes mardis soirs avec Stéphane Plaza par écran interposé. Je gonfle tout le monde pendant trois semaines avec la vieille commode de mon enfance qui croupit à la cave sous 40 kg d’objets à dégager, parce que j’ai décidé de la décaper complètement et de la retaper. Trois semaines plus tard et le même nombre de tentatives de meurtre sur ma pauvre personne par divers membres de mon entourage tous impliqués dans le home staging de ma fameuse commode, je hoche la tête tristement, tut tut tut, parce que le constat est sans appel : la commode n’a pas sa place dans mon 29m² où tout est calculé au cm près. Je jure que j’ai vu des flammes s’échapper des yeux de l’entourage susmentionné.

Pour éviter les problèmes, je m’en tiens sagement aux recommandations de ma grande sœur. Seulement en regardant la Maison France 5 à l’affût de la moindre idée d’aménagement l’autre soir, j’ai eu une illumination : il y a une pièce dans laquelle je peux laisser libre cours à ma fantaisie personnelle en limitant les risques esthétiques, c’est les WC. Les yeux écarquillés devant ma télé comme St Thomas quand il a enfin VU, j’absorbe l’information graduellement : les toilettes, ce sera MA pièce, mon œuvre, le reflet de mon imagination. Quand j’explique le concept du « je ne discute sur rien, par contre pas touche aux chiottes c’est à moi ! », on me regarde d’un air soupçonneux, genre où est le piège ? J’évoque vaguement cette habitude que tout le monde a forcément sans jamais oser l’avouer à voix haute, à savoir dessiner mentalement des formes imaginaires sur les motifs du papier peint des WC pour passer le temps, personne ne semble faire le rapprochement. Peu importe, moi je sais déjà ce que je veux : un papier peint complètement farfelu, le genre de trucs que jamais, au grand jamais, je ne me permettrais dans la chambre ou dans le séjour qui resteront d’un blanc monacal sous peine d’infarctus immédiat en cas d’erreur de jugement visuel en entrant dans mon appartement. J’envisage un papier peint anglais, psychédélique, crétin, coloré, quand on me suggère l’idée du siècle : « Et pourquoi pas un papier peint ‘ Où est Charlie ? ’, tant que tu y es ? ». Je saute au plafond, c’est d’une évidence confondante, un papier peint Charlie est exactement ce qu’il me faut.

Il faudra juste que je me rappelle de ne pas couper le pan qui contient Charlie au niveau du placard des toilettes, sinon je n’ai pas fini de chercher.

 

Photo (c) Martin Handford revu et corrigé par Véro Pompom - Tous Droits Réservés

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