Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La vie dans mon quartier de lune
30 juin 2012

Peut-on mourir à titre posthume?

sklet

Question : peut-on mourir à titre posthume ?

La réponse est plus complexe qu’il n’y paraît, en raison, notamment, d’un certain nombre de codicilles ajoutés au Code d’Honneur des Décès et des Ailes, établi sur un consensus plutôt répandu selon lequel c’est le premier qui dit qui y est. En vertu de ce code, il apparaît de manière indiscutable que la Mort n’est alors pas compatible avec la possession d’un animal domestique, en particulier d’un chien, parce qu’il est nettement plus dur de sortir le chien quand on est mort, on retombe alors sur le cas de figure de l’article k.k. selon lequel la Mort fait le Crottoir.

Nonobstant les préceptes moralisateurs inhérents à toute philosophie reposant sur un système de pensée archaïque, notons qu’en vertu de l’amendement au Code du flagrant débit de boissons, il est interdit de mourir en état d’ébriété. En revanche, il paraît tout à fait acceptable de mourir en bonne et due forme dans la mesure où la bonne est celle du curé. Rangeons-nous donc du côté de l’arme, à gauche, et examinons les preuves empiriques qui viendraient étayer cette affirmation interrogative. Tous les témoignages de personnes ayant vécu la mort à titre posthume sont formels : on en revient très diminué, d’où le compte final de 120 témoins sur les 240 qu’en proposait l’échantillon initial.  Comme on ne peut bien parler que de ce qu’on a bien vécu, nous n’avons donc retenu  que les témoins ayant été bien morts. Comme ils étaient bien morts, nous n’avons pas pu les réveiller, et notre étude a tourné court.

Il convient ensuite de se pencher sur la dimension métaphysique du postulat de départ : partir, c’est mourir un peu. C’est ainsi que certains partent au front, et ne reviennent jamais, mais l’on peut concevoir l’élargissement de ce principe en ne se limitant pas au front : on pourrait ainsi imaginer un décret énonçant la liberté de partir du pied gauche pour rejoindre l’arme au front, ou  même de partir au quart de tour, qualifié alors de mort subite.

D’un point de vue  strictement médico-légal, il est important de constater le décès après la mort, et non avant. Lors de la rédaction du certificat, un second médecin procèdera à la vérification du décès post-mortem afin d’établir sans litige le caractère posthume de l’état de mort noté chez le patient, désigné par le terme clinique de mort dans l’âme. En conclusion, il découle des textes de loi en vigueur que l’on peut mourir à titre posthume uniquement dans le cas où un deuxième médecin taille ce posthume sur mesure.

 

Dessin (c) Bruno Issaly

Publicité
Publicité
Commentaires
T
Complètement déjanté, du surréalisme pur et dur,, super ta façon de jouer avec les mots, de les laisser entrer puis de les saisir traîtreusement pour les détourner de leur petit chemin tout tracé, dans les normes...j'adore !
Répondre
La vie dans mon quartier de lune
Publicité
Archives
La vie dans mon quartier de lune
Derniers commentaires
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 41 019
Publicité